Même si la démographie semble favoriser l’essor de l’industrie pharmaceutique, force est de constater que les temps sont plus
Montréal parmi les leaders mondiaux en sciences de la vie : Est-ce possible ?
Notes d’allocution André Marcheterre Président Merck Frosst Chambre de commerce de Montréal Le 14 mars 2006 L’allocution prononcée fait foi
Madame la présidente, distingués invités,
Bon midi et merci de votre présence ici aujourd’hui.
Les questions de santé font couler beaucoup d’encre et nous préoccupent tous.
Tôt au tard, qu’on le veuille ou non, nous serons tous des bénéficiaires de notre
De plus, votre présence à ce forum de la Chambre de commerce indique aussi
votre intérêt pour le volet économique du secteur de la santé.
Mon exposé d’aujourd’hui tentera donc de faire le pont entre notre santé
collective et économique autant au Québec qu’au Canada.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, je crois que certains événements
d’actualité méritent d’être mis en perspective car l’entreprise que je représente a
défrayé les manchettes à quelques reprises au cours des derniers six mois.
Je ne vous parle pas des cheveux de José Théodore et de son usage de l’un de
Je fais plutôt allusion au programme de rationalisation que nous avons annoncé
Même si la démographie semble favoriser l’essor de l’industrie pharmaceutique
innovatrice à cause du phénomène du vieillissement de la population, force est
de constater que les temps sont plus durs pour l’industrie pharmaceutique en
général et malheureusement pour Merck Frosst aussi.
Certains facteurs négatifs sont internes.
L’industrie investit présentement 100 milliards $ en R&D à travers le monde, ce
qui représente le double d’il y a cinq ans.
Cependant, le taux de réussite du développement de nouveaux médicaments est
maintenant passé à la moitié de ce qu’il était.
Il est donc évident que le coût de l’innovation croît à un taux exponentiel.
De plus, plusieurs brevets représentant de très grands succès thérapeutiques
D’autres facteurs ont trait à l’environnement dans lequel nous opérons.
À travers le monde, la santé représente une part croissante des dépenses des
Au Canada, les soins de santé représentent environ 45% du budget d’une
Ainsi, compte tenu des pressions budgétaires, les gouvernements tentent de
limiter le coût des régimes de santé en général et des médicaments en
Et cela, même si les médicaments novateurs ne représentent qu’environ 6% des
Pour atteindre cet objectif de réduction des dépenses en médicaments, les
gouvernements utilisent différents moyens, le plus fréquent étant de limiter
l’addition de nouveaux médicaments à la liste des médicaments remboursés.
Les plus récentes statistiques publiées indiquent en effet une réduction de la
proportion des nouveaux médicaments innovateurs remboursés par le régime du
Québec, qui est passée en moyenne de 80% entre 1996 et 1998 à 40% entre
De plus les médicaments font l’objet d’un gel unilatéral des prix de
remboursement qui dure depuis plus de dix ans.
Aucune industrie de l’innovation de quelque secteur que ce soit ne peut se
permettre de voir ses prix gelés durant une période aussi longue.
Surtout lorsque l’on sait que pendant cette période, l’indice des prix à la
• Il coûte de plus en plus cher aux entreprises pour développer de nouveaux
• La productivité sur le plan du développement de nouvelles molécules a
• La période effective de couverture de brevets importants vient à échéance;
• Et l’accès réel au marché ainsi que les prix sont de plus en plus restreints.
Cette situation provoque une rationalisation rapide dans l’industrie
pharmaceutique à l’échelle mondiale.
Merck a en effet annoncé l’automne dernier des mesures afin de diminuer ses
coûts, particulièrement au niveau de la fabrication mais également à tous les
autres paliers afin de rendre l’entreprise plus concurrentielle.
En tant que filiale canadienne, Merck Frosst n’a pas été épargnée tant au niveau
budgétaire que des ressources humaines.
Au total, nous avons éliminé près de 300 postes entre novembre 2005 et février
Ces décisions, bien que difficiles, étaient nécessaires pour continuer d’être un
joueur d’importance dans le domaine des sciences de la vie.
Toutefois, malgré notre récent programme de contrôle des dépenses, nous
n’avons pas sabré dans la R&D, en fait, nous avons maintenu notre niveau
À l’échelle mondiale, notre entreprise investit plus de deux milliards de dollars
pour découvrir et développer des nouveaux vaccins et médicaments.
Au Canada, sur des ventes d’environ 650 millions $ CAN, Merck Frosst investit
plus de 100 millions $ en R-D, principalement à notre Centre de recherche à
De plus, nous désirons entreprendre de nouveaux partenariats de recherche tant
Nous voyons l’avenir avec optimisme et prévoyons un retour à la croissance pour
Merck Frosst grâce à notre portfolio de nouveaux produits et ce, dans plusieurs
champs thérapeutiques, particulièrement dans le domaine de la prévention du
cancer du col de l’utérus à l’aide d’un vaccin innovateur ainsi que du traitement
du diabète de type 2 à l’aide d’un nouvel agent très prometteur.
Rôle des sciences de la vie
Les médicaments représentent l’une des avancées technologiques les plus
Ils ne se limitent pas à faire pousser les cheveux ou à redonner aux aînés une
En contrôlant et en prévenant la maladie ainsi qu’en évitant le recours à des
traitements plus coûteux et invasifs, les médicaments améliorent grandement la
qualité de vie des patients en leur permettant de vivre plus longtemps et en
Parmi les convives d’aujourd’hui, nous dénombrons plusieurs « baby boomers »
âgés entre 40 et 60 ans qui sont traités de façon préventive pour leur tension
artérielle ou leur cholestérol élevé, leur arthrite ou leur diabète par des produits
issus de la recherche biopharmaceutique.
En fait, chaque quatre années de recherche pharmaceutique permettent
d’ajouter un an à l’espérance de vie!
Des statistiques probantes proviennent de la vaccination. Avant les programmes
d’immunisation de routine, on comptait 300,000 cas de rougeole au Canada. En
Avant les programmes de vaccination, 52,000 enfants canadiens souffraient des
Tous les gens de ma génération savent ce que sont les oreillons mais les jeunes
d’aujourd’hui n’en ont jamais entendus parler, oui, d’ailleurs grâce à un vaccin de
L’industrie des sciences de la vie peut donc contribuer à maintenir un système de
• par le biais de l’innovation en produits pharmaceutiques, en biotechnologie et
• et aussi par l’expertise dont fait preuve l’industrie dans l’usage approprié des
médicaments, la recherche fondamentale et clinique et la gestion
Notre industrie est donc un partenaire de choix pour les gouvernements, les
professionnels de la santé et les patients pour nous aider tous à vivre plus
Cependant, la contribution du secteur des sciences de la vie ne se limite pas à
l’amélioration de la santé et de l’espérance de vie.
On ignore souvent à quel point l’innovation et la création de richesse sont
Les industries fondées sur le savoir, dont le secteur des sciences de la vie, sont
• et de l’amélioration du niveau de vie.
Si l’on observe le rapport entre l’indice d’innovation d’un pays et le produit
intérieur brut (PIB) par habitant, force est de constater que les économies
novatrices sont aussi les plus prospères.
L’importance du secteur des grandes pharmaceutiques, des entreprises de
biotechnologie, des compagnies de recherche à contrat et des compagnies de
technologies de la santé fait l’unanimité au sein de la communauté économique.
Le secteur a su développer au fil des années :
• une forte base d’excellents chercheurs
• une importante infrastructure de recherche de pointe
• et une masse critique d’entreprises de taille et de stades de développement
En 2004, les sciences de la vie représentaient plus de 37,000 emplois de haut
niveau dans la région de Montréal et les nouveaux investissements de R&D y
atteignaient plus de 450 millions $ par année.
Les économistes ont démontré que chaque dollar investi en R&D génère 2.5
L’industrie pharmaceutique au Québec représente 2,3 milliards de dollars du PIB
• Une contribution au PIB québécois de 2,3 milliards
Plusieurs entreprises et chercheurs de la région sont en effet parmi les leaders
Que l’on pense aux recherches de pointe dans des secteurs thérapeutiques tels
l’asthme, l’alzheimer ou les maladies infectieuses ou encore à certains
médicaments vedettes développés à Montréal comme le 3TC par Biochem ou le
Singulair chez Merck Frosst qui aident des millions de patients à travers le
Notre produit Singulair pour les asthmatiques génère maintenant des ventes de 3
milliards par année à l’échelle mondiale. Voilà un succès bien réel!
Le Québec et le Canada ont d’ailleurs bénéficié de retombées importantes en
Les sciences de la vie constituent l’une des grappes innovantes de la région de
Montréal qui soit réellement concurrentielle à l’échelle mondiale.
Et il existe un potentiel d’augmenter de façon significative les investissements et
les retombées économiques de notre industrie si nous continuons d’améliorer
Politiques gouvernementales
Il faut reconnaître le rôle important joué par le gouvernement du Québec dans le
développement local de l’industrie des sciences de la vie en innovant avec une
mesure originale connue sous le nom de BAP 15 mise de l’avant il y a plusieurs
Cette mesure permet le remboursement d’un produit pharmaceutique innovateur
jusqu’à quinze ans après son inscription à la liste des médicaments et laisse la
liberté de choisir au médecin et aux patients entre le produit générique ou
Le ministère des Finances évalue à 340 millions de dollars la réduction annuelle
du PIB québécois si cette règle venait à être éliminée.
Nous devons aussi féliciter le ministre Philippe Couillard pour son projet de
politique du médicament. Fait à noter, le Québec est la première juridiction
canadienne à se doter d’une politique du médicament.
Celle-ci est articulée autour de quatre axes :
• l’utilisation optimale des médicaments
• le maintien d’une industrie pharmaceutique dynamique au Québec.
Il est donc clair que le crédit revient au gouvernement du Québec pour avoir su
créer une masse critique en sciences de la vie grâce à son action concertée des
politiques gouvernementales de santé et de développement économique qui ont
soutenu un environnement concurrentiel depuis plus de vingt ans.
Temps des décisions
Nous sommes maintenant à un point tournant.
La concurrence internationale est féroce lorsqu’il s’agit d’attirer les
investissements en R&D dans le domaine des sciences de la vie.
Il suffit de participer à certaines foires commerciales et scientifiques de
biotechnologie comme BIO, qui cette année aura lieu à Chicago, pour réaliser la
poussée fulgurante de pays comme l’Inde et la Chine, non seulement du côté
manufacturier mais aussi dans le secteur de la R-D!
Les projets de recherche de haut niveau se déplacent vers les États-Unis à
cause de leur environnement des plus concurrentiels.
Mais les projets de masse comme les grandes études cliniques ou la fabrication
se déplacent vers les pays en voie de développement comme l’Inde, le Brésil ou
Il nous faut tenir compte de l’évolution continuelle de la compétitivité globale et
Nous devons prouver à ceux qui investissent ici qu’ils ont pris la bonne décision
Et pour ce faire, notre industrie locale doit clairement se démarquer, non pas en
essayant de faire la même chose que les marchés émergents mais bien en
alignant notre environnement sur le marché concurrentiel des États-Unis.
Je peux facilement vous fournir un exemple de ce qui peut arriver lorsqu’on
néglige la vigilance : 40% des investissements mondiaux en recherche en santé
ont migré de l’Europe vers les États-Unis au cours des dernières années à cause
de l’environnement concurrentiel en constante dégradation.
Même les compagnies pharmaceutiques européennes ont déménagé leurs
centres de recherche de l’Europe vers les États-Unis.
Ici, à Montréal, pour pouvoir garder notre base et la faire croître, nous devons
développer une stratégie et surtout déployer rapidement un plan d’action.
Montréal s’est dotée de cette stratégie avec entre autres l’organisme Montréal
International et son comité des sciences de la vie.
Il nous faut agir dès maintenant pour définir le secteur de notre future économie.
Pour faire référence au titre de mon exposé, oui il est possible pour Montréal de
se hisser parmi les leaders mondiaux en sciences de la vie.
C’est arrivé à San Diego alors qu’en 1985, la défense était la principale activité
économique de cette ville californienne.
Le gouvernement a alors décidé de réduire ses investissements dans ce
domaine et la région a dû trouver un autre débouché.
Celle-ci comptait à l’époque une seule société de biotechnologie et quelques
centres de recherche. Elle a fait le pari des sciences de la vie et elle est
devenue, en l’espace de vingt ans, la plus grande concentration mondiale
• Un système d’innovation productif garantissant l’accessibilité aux éléments
suivants : une solide base scientifique, des chercheurs qualifiés, des leviers
de productivité, des capitaux et la protection de la propriété intellectuelle.
• Un système de commercialisation attrayant qui permet l’accessibilité au
marché, des prix équitables et des approbations réglementaires rapides.
• Une mobilisation de la communauté à l’endroit d’une grappe industrielle
Le secteur des sciences de la vie est l’un des rares vecteurs de croissance
permettant de bénéficier d’un avantage concurrentiel et dont des tendances
Si nous agissons maintenant, nous pourrons tirer profit des retombées
économiques et accéder rapidement aux traitements pharmaceutiques les plus
récents. Nous pouvons donner corps à la vision du Dr Henry Friesen, président
du conseil de Génome Canada et ancien président du conseil de recherche
médicale du Canada et faire la preuve que les soins de santé ne sont pas
uniquement un fardeau à supporter mais aussi une occasion à saisir.
Je crois fermement au potentiel du secteur des sciences de la vie et dans la
capacité de Montréal de s’affirmer comme un leader mondial dans ce secteur.
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Vol 22, Number 1 Journal of Forensic Medicine, Science and Law A Journal of Medicolegal Association of Maharashtra Original Article A PROSPECTIVE CLINICAL STUDY OF POSTPARTUM HAEMORRHAGE IN RURAL POPULATION Dr. N More, Dr. S Vaidya Authors Dr. Nandkishor More, Assistant Professor, Department of OBGY, SRT Rural Government Medical College, Ambajogai, Dist. Beed (MS)